Dans nos publications qui suivront tout au long de l’année nous reprenons certaines parties de publications de spécialistes reconnus et ajoutons nos commentaires issus des expériences et enseignements de l’ACCEFE en comportement canin, comportement félin, éducation canine, coaching dans la relation à l’animal de compagnie.
Réticences à l’utilisation de méthodes amicales en éducation canine Suite de la publication de Zazie Todd
Traduction partielle et commentaires d’une publication de Zazie Todd – spécialiste mondialement reconnue en comportement animalier particulièrement chiens et chats. Elle est l’auteur de plusieurs ouvrages largement diffusés au niveau mondial. En 2018 elle publie une étude sur les méthodes éducatives pour nos animaux de compagnie et fait référence à une trentaine d’études publiées par de nombreux spécialistes.
Education de l’enfant en renforcement positif
Education du chien en renforcement positif
Des réticences à l’utilisation de méthodes amicales en éducation canine
Traduction partielle et commentaires d’une publication de Zazie Todd – spécialiste mondialement reconnue en comportement animalier particulièrement chiens et chats. Elle est l’auteur de plusieurs ouvrages largement diffusés au niveau mondial. En 2018 elle publie une étude sur les méthodes éducatives pour nos animaux de compagnie et fait référence à une trentaine d’études publiées par de nombreux spécialistes.
Méthodes de dressage canin et bien-être animal
On ne connait pas le pourcentage de personnes utilisant des méthodes de dressage utilisant le renforcement positif en éducation et dressage canin. Plusieurs enquêtes conduites au Royaume-Uni, montrent une proportion allant de 16% (Blackwell et al., 2008) à 20% (Hiby et al., 2004), mais tous les participants de l’étude de Rooney et Cowan (2011) ont utilisé une combinaison de récompenses et de punitions. Dans l’étude d’Arhant et al. (2010) sur les propriétaires de chiens viennois, bien que 90% aient utilisé des récompenses souvent ou très souvent, 80% ont également utilisé une punition positive (généralement des secousses en laisse, des réprimandes ou le maintien du museau du chien). De nombreux propriétaires de chiens grondent leur chien s’il ne coopère pas et demandent au vétérinaire de médicaliser leur animal (Mariti et al., 2017). L’utilisation de méthodes aversives de dressage de chiens par leurs propriétaires, pour une partie au moins de l’éducation canine semble donc être répandue.
De nombreuses études montrent des effets négatifs de l’utilisation de techniques d’entraînement aversives avec des résultats comme une augmentation de l’agressivité, du stress et / ou des problèmes de comportement accrus (Arhant et al., 2010; Blackwell et coll., 2008; Casey et coll., 2014; Cooper et coll., 2014; Herron et coll., 2009; Hiby et al., 2004). On constate aussi l’absence ou la diminution du contact par le regard envers le propriétaire (Deldalle et Gaunet, 2014), ce qui aura des conséquences sur le lien humain-animal et la formation future.
L’utilisation des colliers étrangleurs et autres équipements coercitifs
On obtient de moins bons résultats en entrainement des chiens de travail en utilisant les colliers étrangleurs et autres systèmes coercitifs avec les chiens de travail et les animaux de compagnie (Arnott et coll., 2014; Blackwell et coll., 2012). En utilisant ces techniques et équipements le chien montre des signes de stress et une méfiance accrue vis-à-vis du conducteur (Schilder et van der Borg, 2004). Une revue de la littérature (Ziv, 2017) conclut que non seulement les techniques aversives ont des conséquences indésirables générant peur et agression, mais qu’elles peuvent même être moins efficaces que les techniques positives pour enseigner les comportements souhaités. L’utilisation de méthodes amicales personnalisées au chien et au conducteur réduit le risque de placement ou d’euthanasie (Syracuse et al., 2017). (6)
Commentaire Jean-Claude ARNAUD (5) Tout est ici question d’équilibre. L’éducation en renforcement positif utilise un renforçateur agréable, qui n’est pas nécessairement agréable, mais dont l’utilisation se doit d’être limitée dans le temps à la durée de l’apprentissage. Lorsque le comportement attendu est appris et acquis le renforcement cesse, le comportement reste. Comme tout ce qui est apprentissage et selon Pavlov les acquis s’éteignent avec le temps ; il convient alors de les réactiver par un nouveau renforcement généralement beaucoup plus court que l’apprentissage primaire. La difficulté est aussi sémantique, dans les séquences d’apprentissage on ne devrait parler que de renforcement et non pas de récompense ; la récompense se doit d’être épisodique ou confirmer un comportement exprimé ayant une réussite exceptionnelle. |
Les croyances et les attitudes des propriétaires de chiens à l’égard des méthodes de dressage peuvent être affectées par la situation juridique, la connaissance des positions des organismes professionnels, les méthodes utilisées ou recommandées par les dresseurs de chiens, la famille et les amis, et les méthodes promues ou vues utilisées à la télévision, dans les médias sociaux et sur Internet. Il peut également y avoir une certaine confusion sur ce qui constitue les méthodes humaines. De nombreux propriétaires de chiens sont encore influencés par l’idée de dominance dans l’entraînement basée sur des croyances selon lesquelles les chiens ressemblent aux loups. Malheureusement, cette approche encadre la relation entre les propriétaires de chiens et les propriétaires en termes antagonistes, suggérant que les chiens devraient obéir aux gens par respect et que le propriétaire doit être « dominant » (Todd, 2015). Cette approche conduit à des malentendus sur le comportement canin et encourage directement les gens à utiliser des méthodes de confrontation, telles que les « rouleaux alpha » (rouler le chien au sol sur le côté et l’y maintenir). (7)
Commentaire Jean-Claude ARNAUD (6) Il y a un historique lourd sur les méthodes d’éducation canines et plus largement animalière qui se réfère à la volonté humaine d’utiliser l’animal et le chien en particulier comme un outil. « Je le prends, je lui donne un ordre, il doit exécuter à la perfection ce que je souhaite ». L’éducation canine structurée a été développée d’abord par les militaires, cela remonte peut-être aux molosses des légions Romaines et peut-être encore plus tôt aux armées des peuples d’Asie Mineure et Egyptiens. En France cette idée prévaut jusque dans les années 1945 ou les premières publications à caractère éthologique vont amener Konrad Lorenz, Karl von Frisch, Nikolaas Tinbergen vers le seul prix Nobel décerné à des chercheurs spécialistes en éthologie. Au moment de leurs premières publications, peut-être inspiré par les publications de Lorenz, Schenkel va conduire une étude à caractère lui aussi éthologique, sur des meutes de loups vivant au zoo de Berne. Il établira une proximité comportementale avec des meutes de Husky à Zermatt et en tirera des conclusions définitives expliquant que les comportements sociaux des chiens sont proches de ceux des loups. Malheureusement les dés de l’étude de Schenkel étaient pipés. Les loups du zoo de Berne n’étaient pas des meutes mais des rassemblements de loups de différentes provenances ce qui lors de l’appropriation des ressources, nourriture, espaces de repos, reproduction, générait des conflits. Or ces rassemblements de loups n’étaient pas des meutes, plusieurs éthologues dans les années 1990 expliqueront que les meutes de loups ont d’abord un caractère familial. De plus les comportements de loups captifs n’ont rien à voir avec les comportements des loups en liberté. Nous aborderons le sujet dans une prochaine analyse. Il en est de même pour les Husky en meute incarcérée, quelle relation collaborative se développe entre le pack et le conducteur ? Rarement une relation de complémentarité individuelle. Ce propos ne remet en rien en cause la qualité de la relation entre les packs de nordiques et leur conducteur, simplement la tâche dévolue aux chiens et acceptée par eux est prioritairement la traction, ils choisissent et remplissent ce rôle avec plaisir et abnégation ayant le sentiment qu’ils réalisent un travail indispensable à la survie du groupe interspécifique homme/chien de leur conducteur. C’est cet historique qui a conduit aux méthodes d’éducation canine aversives, tu fais ce que j’exige, si tu ne le fais pas je te fais mal, si tu te rebelles je te tue. |