Les métiers de la relation de l’homme à son animal de compagnie

Août 4, 2025 | Tous

Historique

Selon les auteurs la cohabitation homme/chien remonte à plus ou moins 25000 ans. Le chien, probablement descendant du loup gris, est certainement le premier animal domestiqué par l’homme. Compte tenu des difficultés à survivre inhérente au contexte de l’époque, il est à peu près certain que la collaboration des deux espèces, leur commensalité, a permis réciproquement d’allonger leur espérance de vie, peut-être la survie même de leur espèce, le chien en pack se chargeant des tâches lourdes associées au déplacement et à la sécurité, l’homme en mettant à disposition du chien des restes alimentaires ainsi gagnés pour lui sans produire d’efforts démesurés.

La création du lien relation homme/chien – La commensalité

Le chien participe alors de la vie du groupe interspécifique, chacun assumant une part de responsabilité, ce rôle social hérité du loup, probablement la seule caractéristique significative commune à ces deux espèces canines, est très important pour lui, sa vie depuis sa naissance ne se conçoit que sociale. En clair, il s’agit de la motivation à participer à ce qui est nécessaire à la continuité de l’espèce, et qui est génétiquement gravé dans son répertoire comportemental, ici en l’occurrence celle de l’espèce humaine et celle de l’espèce canine. Bien que nous n’ayons la capacité ou l’intelligence pour le percevoir, cette caractéristique perdure à ce jour chez le chien. Les difficultés de survie de l’humain occidental s’étant estompées avec l’industrialisation ce dernier a oublié ce rôle fondamental.

Bien d’autres bénéfices sont associés à cette collaboration, ce qui est certainement le plus remarquable c’est l’adaptation du chien à la sédentarisation de l’homme, environ 10000 ans en arrière, il va dès lors assumer d’autres fonctions tout aussi vitales que celle de l’époque du chasseur cueilleur devenu maintenant agriculteur éleveur. Aujourd’hui encore il tente d’accepter le mode vie qui lui est imposé, en particulier dans l’espace citadin. Certains chiens s’adaptent ou plutôt subissent ce que nous leur proposons aujourd’hui, d’autres ont de sérieuses difficultés à le faire.

Pour le chien le lien à l’homme est éternel

Ainsi il y a 15000 ans s’est établi une coopération intuitive entre l’homme et le chien. Ce dernier n’avait pas le choix soit il collaborait soit il disparaissait. Cette collaboration naturelle va se perpétuer jusqu’au XIXème siècle, au moment du développement des villes, cette période marque un fractionnement sec de l’entente entre les deux espèces, le chien le plus souvent devient animal de travail ou animal de compagnie, l’un ou l’autre, auparavant il était les deux à la fois. Pour une partie de la population le chien devient inutile, il ne reste dans notre environnement uniquement parce que nous avons un besoin affectif de ce compagnon comme nos ancêtres en avaient besoin et que cette nécessité est inscrite dans l’expression de nos besoins sentimentaux ; entretenir une relation sentimentale avec un chien est beaucoup plus simple que d’en développer une avec un humain.

L’homme moderne éteint le lien qui le lie à l’animal

Toujours en référence à notre relation à l’animal, c’est ici que le bât blesse. N’ayant plus besoin de cette complémentarité pour sa survie, ou plus prosaïquement pour son confort, la relation utilitaire quasi vitale qui liait les deux espèces, lorsqu’elle n’est pas entretenue artificiellement pour un service qu’il nous est impossible d’assurer, se transforme en exigence souvent impérative de relation unidirectionnelle. Désormais le chien nous doit alors considération et obéissance en retour de l’affection que nous lui portons. Cette attente est assez illusoire car le chien est bien incapable de nous exprimer des sentiments tels que nous le concevons ; si les deux espèces en se respectant peuvent collaborer efficacement et ainsi augmenter leur capacité à percevoir et augmenter la perception de l’environnement global, réduire l’expression des échanges communicatifs à un modèle unilatéral conduit l’un à l’exigence permanente de la satisfaction de ses caprices, l’autre à la frustration, à la passivité, à l’auto exclusion, à l’agressivité.

Le dérèglement comportemental de l’animal de compagnie

C’est ici que se placent les prétendus « troubles du comportement de l’animal de compagnie ». La réalité reste que ces « troubles » sont, hors dérèglements métaboliques, provoqués par notre incompréhension de la nature éthologique de « canis familiaris » ce qui, en conséquence, nous place en situation de ne pas comprendre et assumer les besoins inhérents propres à son espèce.

Pour faire simple et en renversant la situation, serions-nous à l’aise si pour notre survie nous devions vivre dans une meute de loups ? Bien que l’on cite quelques rares exemples hypothétiques d’enfants l’ayant vécu, le seul capable de nous convaincre reste Rudyard Kipling lorsqu’il nous décrit la vie de Mowgli dans son ouvrage « le livre de la jungle ». Il serait d’ailleurs intéressant de relire cet ouvrage en portant attention à l’expression d’un anthropomorphisme inversé.

Moogli
Moogli

L’homme moderne ignorant écrase son lien au chien

Ainsi, souvent par ignorance, par préconcepts issus de la prétendue supériorité de l’homme, parfois par sadisme, l’humain confine son animal de compagnie dans un espace incompatible avec son espèce : confinement citadin, exigence d’expressions sentimentales typiquement humaines, positionnement social dépendant et autoritaire, multiplication des croisements hasardeux pour la création de nouvelles races par des apprentis sorciers, sont autant de facteurs et bien d’autres entrainant notre compagnon dans l’incompréhension, l’atonie, la réaction, face à des conditions de vie qui lui sont de plus en plus insupportables.

Lorsqu’on a la chance de participer à la vie de populations encore intégrées totalement ou partiellement dans le milieu naturel, certains parlent de leur sous-développement, détenant des chiens, on constate systématiquement que ces problèmes n’existent pas. De même lorsque ces populations évoluent vers le mode de vie occidental alors apparaissent les « troubles du comportement de l’animal de compagnie ». Ainsi notre espoir légitime d’une vie meilleure, d’ailleurs l’est-elle vraiment, détruit la nature véritable du compagnon fidèle appartenant à un autre modèle.

Clairement, si nous vivions comme ces populations nous n’aurions pas besoin d’aller à l’école primaire animalière des éducateurs ou celle des comportementalistes pour vivre en communauté respectant l’autre et bénéficiant de potentialités augmentées par la réciprocité.

Consécutivement l’homme installe le rapport de force dominant/soumis

L’humain, dans son rôle bibliquement accepté, est allé au plus simple : puisque l’animal de compagnie produit des comportements inacceptables dans mon mode vie, il doit subséquemment devenir obéissant quels que soient les moyens à utiliser. C’est ici que nait la généralisation du concept d’éducation canine, mon animal doit obéir à toutes mes exigences, voire tous mes caprices. Et pour obtenir ce résultat je dois me positionner en principal, lui en subordonné. Je donne l’ordre, il doit exécuter, même si cela n’a aucun sens ou aucune utilité. Nous ne rentrerons pas ici dans les choix des moyens pour obtenir ce résultat, mais force est de constater que l’éducation animalière, même si elle est utilisée de manière respectueuse de la nature de l’animal, ne résout pas tous les problèmes de cohabitation des deux espèces, loin s’en faut. Ainsi, l’éducation canine ne propose pas d’options permettant de régler l’éventuel inconfort de l’animal dans son milieu de vie. L’animal comme l’humain a sa propre personnalité, ses besoins mentaux liés à son espèce, à sa race, ses propres compétences physiologiques et mentales. Comme dans toute relation l’équilibre ne peut se faire que par l’acceptation de l’autre et l’adaptation du comportement de chaque composante. L’éducation n’aide à en régler qu’une partie, parfois elle ne résout rien, c’est sur le développement des interactions qu’il faut agir.

Les réponses de l’ACCEFE

C’est pour répondre à cette problématique que l’ACCEFE consacre son activité aux métiers de coaching animalier. Pour être pleinement efficace cette assistance proposée aux personnes en difficulté avec leur animal doit aborder les deux aspects de ce métier, l’éducation animalière, le comportementalisme animalier. On pourrait d’ailleurs sans outrance nommer cette dernière composante éducation de l’homme à la convivance avec une autre espèce. Nous sommes concentrés sur les formations correspondant à ces besoins.

D’autres formations sont en préparation pour l’année 2026, voir notre calendrier.

Jean-Claude ARNAUD – Directeur ACCEFE Formations

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